ENSEIGNÅNTE
ENSEIGNÅNTE
Léa Nour
36 ans et toutes mes dents, bercée par les Babibouchettes, je suis née à Genève, quand Manor s’appelait encore la Placette.
Fille d’une bibliothécaire et d’un enseignant, mes parents m’ont transmis l’importance des services publics, de l’accès gratuit à la culture, du partage des connaissances.
Elevée par des syndicalistes, leur militance m’a naturellement guidée à mener mes propres luttes. Mais comme le dit Renaud ‘‘dernière en gym et toujours prem en redac, j’dessine on dirait Hugo Pratt.’’ Du coup la lutte et le combat, c’était pas trop mon truc. Si Emma Goldman ne pouvait faire la révolution qu’en dansant, moi je ne pouvais combattre qu’avec mes crayons.
Je ne m’ennuyais jamais en classe, car je remplissais les marges de mes cahiers de monstres gentils et de nuages en forme de mouton. De ce fait, j’ai toujours adoré apprendre. Après une formation en psychologie et un bachelor en art-thérapie, j’ai étudié l’architecture, et j’ai finalement arrêté de dessiner des moutons pour dessiner des maisons.
Après 3 ans de pratique de l’architecture, bercée par ce désir de transmission que m’avaient si bien inculqué mes parents, je me suis
tournée vers l’enseignement et j’ai obtenu, en cours d’emploi, mon diplôme de professeur d’activités artistiques et manuelles. En parallèle de mon activité d’architecte, j’enseigne depuis 5 ans auprès de jeunes en rupture scolaire afin de les accompagner dans leur réinsertion. Plus qu’enseigner, je m’attelle surtout à leur redonner confiance en eux et en leurs capacités et ce, par le biais artistique.
Parce que l’art, c’est ça. Ça permet de se construire, de s’exprimer, de prendre confiance en soi. L’art ça permet de se rencontrer, de partager, de tisser des liens. L’art ça guérit, l’art ça fait grandir, l’art ça construit.