ÅRCHITECTE
ÅRCHITECTE
Léa Nonyme
On a tous, sur l’étagère à l’entrée de chez nous, un rayon ou s’accumule tout un tas de choses qu’on ne sait pas où ranger ailleurs. Un chausse- pied, la carte de visite du coiffeur du coin, le reste de monnaie de la pizza à emporter de la veille, la clef du cadenas du vélo qui a les pneus crevés à la cave, la vis que la femme de ménage a trouvée parterre mais on sait plus trop de quel meuble elle vient, le bouton de rechange qui venait en rab avec la chemise que maman nous a offerte à Noël, une vieille boite de pastilles à la menthe, la garantie de la machine à laver… Des choses d’apparence si insignifiantes mais qui nous sont pourtant indispensables, qui sont malgré tout bien utiles et qui en plus nous rassurent. Si les plombs pètent un jour, on a toujours un vieux fusible de rechange, même si la régie a installé un disjoncteur tout neuf il y a deux ans, on reste préparé et ça, ça n’a pas de prix.
Décrire l’atelier d’architecture Steeve Ray et associés, serait comme donner un nom et mettre une étiquette sur cet indispensable rayon d’étagère à côté de la porte d’entrée. Ce vide poche d’apparence un peu fouillis cache des trésors qui se sont accumulés avec les années, un panier plein de souvenirs et de savoir-faire, le petit kit de l’homme à tout faire préparé pour affronter la vie. Sous ses airs un peu désuet, il regorge de diversité et est capable de répondre à n’importe quel besoin, satisfaire toute envie, de la plus simple à la plus tarabiscotée.
L’atelier d’architecture Steeve Ray et associés c’est ça. Des années d’expériences, une variété de projets immense, qui font que Steeve Ray et son cabinet sont capables de répondre à n’importe quelle demande.
Du projet de petite échelle des plus intimistes, à l’usine à gaz digne de la chocolaterie Willy Wonka, L’atelier d’architecture Steeve Ray répond à toute sortes de requêtes telles que des projets sociaux, environnementaux et en coopération. Il aborde tous les styles, allant des maisons aux bâtiments, en passant par les espaces publics, l’urbanisme et le paysage. Avec une passion pour la durabilité et la responsabilité sociale, l’atelier apporte une approche innovante et engageante aux projets qu’il entreprend. Que ce soit pour des habitations privées ou des espaces publics, l’atelier travaille en étroite collaboration avec ses clients pour créer des solutions uniques et durables qui répondent à leurs besoins.
Car si l’atelier de Steeve Ray peut être décrit comme un rayon d’étagère, Steeve quant à lui, pourrait être défini comme Willy Wonka lui-même. Un personnage un peu farfelu, au fort capital sympathie qui cache plus d’un tour dans sa besace. Mais ce qui caractérise le plus sa Willy Wonka- titude, c’est le point d’honneur qu’il met à régaler son client. Si le Willy originel, satisfaisait les papilles de ses clients à coup de délicieuses barres chocolatées, notre Steeve national met le même cœur à l’ouvrage à fin de servir ses clients à coup de barres d’immeubles en sucre, de logements sociaux pralinés, des maisons en barbe à papa, d’espaces publics saupoudrés de poudre de perlimpimpin, et d’urbanisme à la guimauve. La force de Steeve réside en partie dans le fait qu’il soit allé goûter les fèves de cacao des quatres coins de la planète.
SteevyWonka a rencontré Léa Nonyme un midi, en mangeant du poisson sur un frigo genevois. Bien que durant ces aventures rocambolesque il se soit régalé de loukoums, de bibimbap, de bortsch et de riz pilaf, il reste fidèle à la morue salée de Fernando, son ami d’enfance. Car bien que baroudeur à temps partiel, Steeve reste amoureux de sa ville natale, pour laquelle il s’est engagé politiquement et socialement.
Il était donc tout naturel que ces deux hurluberlus se rencontrent dans l’entité genevoise que représente le restaurant de son ami «Le portugais» au 59 boulevard du Pont-D’arve, 1205 Genève.
Léa Nonyme (A.K.A. IKLEA) est une grande tige, parfois belle plante, nourrie de chlorophylle et de créativité. Bon, j’arrête tout de suite, Léa Nonyme c’est moi, et je suis pas aussi forte qu’Alain Delon, je ne sais pas parler de moi à la 3ème personne…
Depuis petite, ce qui m’a toujours sauvée c’est de créer. Enfant déjà je m’évadais et je fuyais cette atroce réalité en m’inventant un monde de monstres gentils. Adolescente, je passais de nombreuses heures à jouer. Jeux de cartes, jeux de dés, jeux de plateau, de société. Et jeune adulte, j’ai commencé à inventer mes règles du jeu. Comme un refus de voir la vie telle qu’elle est, j’ai voulu lui conférer un point de vue ludique, artistique.
Dès lors, j’ai commencé à faire, comme les appelle mon père, des «poulinades». Amélie Poulain, dans le film de Jean-Pierre Jeunet, décide de se mêler de la vie des gens en essayant de régler leurs cafouillages. Animée par l’unique motivation de donner des sourires, elle monte des stratagèmes tarabiscotés pour apporter un peu de joie et de légèreté aux gens qui l’entourent. De réels cadeaux, gratuits, désintéressés…
Après une maturité artistique, je suis devenue architecte d’intérieur d’abord, mais très vite je me suis étendue à d’autres formes d’arts appliqués. L’architecture, l’enseignement de celle-ci, le graphisme, le stylisme, la bijouterie, la fabrication de meuble, le dessin, l’écriture, la bande dessinée et j’en passe.
C’est après l’élaboration de 3 romans graphiques en pop-up, le lancement d’une ligne de vêtements, l’enseignement du dessin et des travaux manuels et la mise en place d’une association créant des synergies entre les différents arts que je me suis rendue à l’évidence que la seule étiquette qu’on pouvait coller sur l’étagère fourre-tout qui me sert de front était artiste autodidacte
J’ai toujours marché à contre courant, toujours fait les choses qu’à ma tête, explosé tous les cadres et préféré regarder le monde à l’envers, en marchant sur les mains, la tête dans les étoiles… C’est ma manière enfantine et naïve de provoquer un peu, de mettre en avant ce qu’on cache et qu’on aime pas voir. Parce qu’on peut dire «non» et montrer son cul mais de façon amusante et avec tendresse…
En bonne poulineuse, j’ai gardé cette âme de gamine, une version féminine de Peter Pan refusant de grandir, une malicieuse petite peste digne d’Alice et de ses merveilles, un pas si petit lutin qui trouve son plaisir en découvrant l’envers du décor, en appréciant le derrière des choses et en disant «non» en nous montrant sa couche…
Et quand un magicien (Steeve) rencontre une poulineuse (Léa), inévitablement ça fait des chocapics.
La rencontre entre l’imaginaire de l’une avec la passion de l’autre, les rêveries d’Alice alliées à la sympathie du magicien, la débrouillardise du lutin comblée du savoir faire de l’architecte, la poésie de l’artiste combinée de l’expérience du professionnel, les talents de bricole et de récupération de matériaux de la reine du système D complétant les valeurs écologiques du conseiller municipal, l’énergie de la gamine dynamisant la sagesse de l’ancien…
Sans foi ni loi, sans dieux ni maîtres, sans idées reçues et ouverts à tout, ils se lancent corps et âme dans leurs projets, pis même qu’ils ont même pas peur, car s’ils pensaient les choses impossibles, jamais ils ne les réaliseraient.
Steeve et Léa sont deux grands humanistes qui ont envie de contribuer à leur manière à la beauté de ce monde…